Eh bien, si je vous disais que j'étais le premier magicien avec de grandes illusions à travailler dans la revue de Kirrwiller, et ce fut aussi le premier grand succès et le début de Sandra.
Mais tout n'est pas toujours parfait, cela ne s'est pas vraiment bien passé au début. Nous avons été engagés dans ce magnifique endroit où tous les artistes rêvent de travailler un jour. Monsieur Meyer "le patron" avait vu ma cassette de démo, mais je pense qu'il l'a dû regardée sans le son.
Le premier jour de spectacle, mon numéro durait 12 minutes avec une musique vraiment très moderne. Le public était en folie, les danseuses dans les coulisses étaient en émoi, c'était incroyable et nous avions un grand succès. Mais ce n'était pas le cas pour tout le monde. Le soir même, je me suis retrouvé avec Sandra dans le bureau de Monsieur Meyer. Il m'a dit que si je pensais être dans une discothèque, cela ne convenait pas. Pendant une heure, une discussion peu chaleureuse a eu lieu. Sandra, pour qui c'était son premier contrat, pleurait et me disait en rentrant qu'elle ne voulait plus rester là. Ce n'était pas si simple quand on avait signé un contrat d'un mois.
Le lendemain, le présentateur, qui était un peu la main droite et le conseiller de M. Meyer, est venu me voir et m'a dit que M. Meyer ne pensait pas que ce que je faisais était mauvais, mais qu'il n'aimait pas ma musique car elle était trop moderne. Il m'a conseillé de changer juste ma musique. Avec difficulté, j'ai changé ma bande-son pour me retrouver avec du Rondo Veneziano. Pour moi, c'était horrible, mais pour le patron, c'était top. À l'époque, je faisais le tour de la malle des Indes, et quand on ouvrait la caisse, au lieu que ce soit moi qui étais dedans, c'était le présentateur, et moi, j'étais en train de servir les cafés en salle. M. Meyer me disait que c'était le meilleur moment du spectacle. Eh bien voilà, il était content et il a prolongé mon contrat.
Ensuite, il m'a fait une proposition pour monter un gros spectacle à la Siegfried et Roy. J'étais jeune et à l'époque, je n'avais pas envie de rester cloué dans un théâtre à monter un spectacle, j'ai donc refusé. Après moi, un autre magicien du nom de Dani Lary y a fait son apparition avec un spectacle hors normes. Bravo à lui, ce n'est pas donné à tout le monde de se lancer comme cela. Chacun son chemin, chacun sa route, l'important est juste d'être heureux et jamais frustré.
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